Les cyberviolences sont souvent le prolongement de violences subies dans la vie réelle
Laure Salmona,
Militante féministe, co-fondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement.
Être victime en ligne augmente le risque de l’être hors ligne et vice versa
Les outils numériques offrent aux agresseurs les moyens d’agir sous couvert d’une fausse identité (adoption d’un pseudo, usurpation d’identité) ou encore de l’anonymat (création de comptes fantômes). Les épisodes de cyberviolence sont susceptibles de toucher un très large panel de personnes issues de réseaux différents. Elles n’accordent aucune période de répit à la victime, dans la mesure où elles sont susceptibles de se poursuivre 24 heures par jour, et peuvent ressurgir à tout moment à cause de la mémoire numérique.
Elles sont difficiles à contrôler ou à faire cesser puisqu’elles sont virtuelles. Elles échappent au contrôle tant des adultes qui voudraient intervenir que d’un-e agresseur-e qui souhaiterait mettre un terme à son agression, ou encore de la victime qui subit cette diffusion sans fin.
Statistiques
Cyber-harcèlement et cyber sexisme
Sources : Rapport #HerNetHerRights, du Lobby Européen des Femmes en 2017 / Etude «cybersexisme chez les adolescent-e-s " (12-15 ans), du
centre Hubertine Auclert, 2016
1 femme européenne sur 4
a déjà reçu des avances en ligne et des messages inappropriés, de la part d'un inconnu.
En France, 1 adolescente sur 5
a subi des insultes sur son poids, sa taille ou toute autre particularité physique.
1 fille sur 6
a reçu des SMS à caractère sexuel sans en avoir envie.
Utilisateurs d'un ou plusieurs réseaux sociaux
Sources: UNICEF France "consultation nationale 6/18 ans", 2014.
La loi réprime la diffusion sans consentement de
toutes images ou paroles à caractère sexuel, jusqu’à 2 années de prison et 60 0000 euros d’amende.
Les différents formes de Cyberviolences
L'intimidation en ligne
Cette une répétition de comportements nuisant comme l’envoi de messages, la propagation de rumeurs, ou la publication d’images d’une personne dans le but de l’intimider ou de détériorer son estime et sa réputation. Cela pousse parfois les victimes jusqu’à la dépression ou au suicide.
L'espionnage en ligne
C'est le fait d’espionner, ou de rassembler des informations sur quelqu’un afin de réussir à communiquer avec, sans son consentement.
Le harcèlement en ligne
C'est l'utilisation de moyens numériques pour communiquer ou interagir avec une personne non-consentante. Cela peut prendre la forme d’un harcèlement sexuel en ligne, avec des commentaires, des vidéos, des photos ou des images à caractère sexuel, et/ou des mots et des insultes sexistes.
Le piratage
C'est le fait d’intercepter intentionnellement une conversation privée, et des données personnelles. Cela peut prendre la forme d’un piratage de webcam.
L’usurpation d'identité
C'est le fait d’utiliser le nom, ou l’identité de quelqu’un avec l’intention de nuire, d’intimider ou de menacer une personne. Ce genre de violence peut être utilisé pour discréditer la victime auprès de ses proches ou de son travail.
La manipulation des mineurs en ligne
C'est le fait de créer intentionnellement une relation malsaine avec un enfant, dans le but d’en abuser sexuellement et/ou de l’attirer dans un trafic sexuel ou dans de la prostitution.
Le Doxxing ("les documents")
C'est une pratique consistant à rechercher et à divulguer sur Internet des informations sur l'identité et la vie privée d'une personne dans le but de lui nuire. Les informations révélées peuvent être l'identité, l'adresse, le numéro de sécurité sociale, le numéro de compte bancaire, etc.
Le voyeurisme digital
Cela consiste à prendre en photos ou vidéos des femmes dans leur vie privée, sans consentement, dans un but de gratification sexuelle.
Le Revenge Porn
Il se définit par le partage public et non consenti de photos intimes à caractère sexuel. On parle de «revenge» car cet acte correspond à une forme de «vengeance», souvent après une rupture (mais aussi, parfois, sans raison). Ces images peuvent aussi être obtenues par des hackers, dans l’ordinateur, les réseaux sociaux, ou le téléphone de la victime.
Se protéger en ligne
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