Des problèmes de santé physique et psychique sont les conséquences normales de situations anormales!
En résumé
En plus des blessures et des traces de coups que tu peux avoir, tu risques de ressentir:
une très grande fatigue, des maux de tête, de dos, de ventre, des nausées, des vomissements, des troubles alimentaires (anorexie, boulimie), des tremblements, des palpitations, ...
Plus tard, peuvent apparaitre des maladies comme:
l’hypertension artérielle, le diabète, des maladies cardiaques, ...
Tu peux ressentir différents troubles comme:
la dépression, des crises d’angoisse, des insomnies, un mal-être, un sentiment d’abandon, le manque de confiance en toi,
des pertes de mémoire, des difficultés de concentration, des pulsions suicidaires, ...
Certaines difficultés ou attitudes s'expliquent et sont les conséquences habituelles des violences. Elles viennent de réactions du cerveau permettant de survivre aux violences et peuvent être soignées.
Le mécanisme
> Le corps est là mais la pensée est ailleurs
Sous l’effet de la douleur, de la peur, de l’incompréhension, parce qu’on ne peut pas s’enfuir, le cerveau se bloque.Il est comme paralysé, on appelle ça la sidération, ça nous empêche souvent de réagir. On est envahi alors par un état de stress extrême que le cerveau ne peut plus contrôler. Ce stress est dangereux pour le cœur et les neurones, et pour les protéger le cerveau « disjoncte » en fabriquant des drogues naturelles pour éteindre le stress, comme dans un circuit électrique en survoltage. Pour disjoncter, il fabrique des drogues naturelles qui anesthésient. On se «dissocie», on se divise intérieurement, ça permet d’avoir moins mal. On peut avoir l’impression d’être sorti son corps; on peut ne plus sentir son corps alors qu’on voit tout; on peut être paralysé; on peut croire que ce n’est pas réel; on peut rire bizarrement alors qu’on a mal et qu’on a peur ...
La mémoire traumatique
> On a l’impression que cela vient de se passer
Mais cette dissociation empêche que le cerveau stocke correctement ce qui s’est passé dans son «disque dur» pour le mémoriser normalement. Les souvenirs aussi sont en morceaux. Elle est une conséquence psychotraumatique des violences les plus graves se traduisant par des réminiscences intrusives qui envahissent totalement la conscience (flashback, illusions sensorielles, cauchemars) et qui font revivre à l’identique tout ou une partie du traumatisme, avec la même détresse, la même terreur et les mêmes réactions physiologiques, somatiques et psychologiques que celles vécues lors des violences. Ces souvenirs, à cause de la disjonction, sont différents des autres, ils restent bloqués dans une zone du cerveau, même quand la violence est ancienne. On a l’impression que cela vient de se passer ou même que c’est encore en train de se passer, lors de flash-backs, de cauchemars, de crises de panique. Ces souvenirs refont surface dès qu’il se passe quelque chose qui nous rappelle les violences : un geste, un mot, une musique, une odeur, un endroit, ... Cette « mémoire traumatique » réveille à chaque fois les mêmes sensations, la même peur, la même panique, les mêmes douleurs, les mêmes odeurs, les mêmes bruits, les mêmes injures et les phrases assassines entendues.
Les conduites dissociantes anesthésiantes
> On fait des choses inconsciemment
Afin d’éviter de réveiller cette « mémoire », on évite tout ce qui peut nous rappeler les violences, on évite d’y penser, d’en parler. Si trop de choses rappellent les violences ou si elles continuent, on va tenter de re-faire « disjoncter » le cerveau, pour avoir moins mal, en consommant du tabac, de l’alcool, des drogues à outrance, par exemple. Ce qui fait «re-disjoncter» le cerveau, ce sont ces choses que l’on fait et que l’on ne comprend pas, que les autres ne comprennent pas parce qu’elles font croire qu’on aime la douleur, le stress et la violence. On fait des choses dangereuses, on est capable de se faire du mal, de se mettre en danger: Brûlures, scarifications, regarder des films très violents, sports extrêmes, jeux dangereux, conduites à risques sexuelles, provocations, violences... On fait ces choses inconsciemment pour faire « re-disjoncter » le cerveau puisqu’il y a du danger. Le cerveau fabrique ses drogues et donc, on ne sent plus la peur et la douleur. Malheureusement, c’est un cercle vicieux, ça «recharge» aussi la mémoire en souvenirs traumatiques. Il faudra donc disjoncter encore et encore, et souvent faire des choses de plus en plus bizarres et dangereuses pour ne rien sentir et tenter d’oublier. On peut alors croire que l’on est mauvais, fou, on peut se sentir coupable… Alors que l’on essaie seulement de survivre et de moins souffrir. La plupart du temps, ceux qui nous entourent ne comprennent pas cette attitude et font des reproches, ou profitent de ces difficultés pour nous faire subir d’autres violences.
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