#ViolencesDansLeCouple
Il n’est pas toujours simple de détecter la violence dans une relation amoureuse. Parce que s’il y a un lieu où les embrouilles sont monnaie courante, c’est bien le couple ! Parce que l’amour romantique prôné par les comédies romantiques et la New Romance célèbre la passion et érotise les disputes. Parce qu’il est parfois difficile de faire la part entre le sentiment amoureux et la dépendance affective...
La première étape pour savoir si une relation s’inscrit dans un cycle de violence est de distinguer le « conflit » et la « violence ». Dans un conflit, même si on peut monter dans les tours, dire des choses très blessantes, s’insulter, hurler, voire casser de la vaisselle, il y a malgré tout de la place pour le débat. On n’est pas d’accord, on se le dit (fort !), on négocie, on cherche une solution, un compromis. Et parfois lorsqu’on n’en trouve pas, et bien on se quitte. Mais on reste toujours dans le dialogue, jamais l’intégrité des personnes n’est atteinte. Surtout, dans le conflit, les deux intervenants sont sur un pied d’égalité : il n’y en a pas un qui domine l’autre, tous les deux ont le même niveau d’agressivité, tous les deux ont le même poids dans la discussion.
Un climat de peur, un but destructeur
En revanche, lorsqu’une relation s’inscrit dans la violence, un des partenaires domine l’autre : c’est toujours le/la même qui déclenche la crise et qui y met fin. De même, il n’y a pas de recherche de compromis, de résolution partagée de la crise : c’est toujours le/la même qui a le mot final. D’ailleurs, le but de la crise n’est pas de mettre sur la table un problème réel en vue de le résoudre, mais d’engendrer de la tension, du malaise, de la peur chez l’autre. L’objectif est de faire mal à l’autre. Ernestine Ronai, fondatrice de l’Observatoire des violences faites aux femmes, explique : « La violence verbale, c’est bien sur les gros mots mais pas seulement. C’est le cri pour faire peur et cette violence fait peur même s’il n’y a pas de coups. Et c’est ça qui casse, qui détruit la victime. » De même que le silence peut être un outil de violence : « Pendant un repas de famille, il parle aux amis, il parle aux enfants, mais, à moi, il ne me dit rien. Et ça aussi c’est une violence qui fait mal. » Si tu as peur de ton/ta partenaire au moment des disputes, c’est le signe que tu es dans une relation de violence, et cela même s’il n’y a pas encore de violences physiques. D’ailleurs, ce signe fonctionne également dans les relations amoureuses ou professionnelles.
Certains rétorqueront : « Mais si tu as peur, si tu ne te sens pas en sécurité, alors pourquoi tu ne pars pas ? » Et bien c’est justement en mettant en place ce climat de tension, de peur, de terreur, que l’agresseur instaure son emprise sur la victime, l’empêchant de réagir.
Il existe un dispositif pour mesurer la violence dans un couple: il s’agit du « violentomètre ». Cet outil d’auto-évaluation propose 23 exemples de comportements qu’un partenaire peut avoir, du plus sain au plus violent. Même s’il n’est pas exhaustif, tant les situations de violences peuvent être multiples et prendre des formes variées, nous t‘invitons à le consulter : il te permettra de jauger ta situation et de repérer si tu rencontres, ou pas, des comportements problématiques au sein de ta relation de couple. Si c’est le cas, sache que tu n’es pas seul.e. Des solutions existent pour sortir de la violence.
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